Posté par congoleo le 29 juillet 2010

Chasse acharnée depuis un temps contre la boisson alcoolique indigène, « Lutuku ». Les éléments de la police et les autorités de la province du Katanga veulent lutter contre l’acheminement de ce breuvage à forte dose d’alcool d’autres provinces vers le Katanga. Souvent situées derrière des demeures des quartiers périphériques de Lubumbashi, noircies par la fumée permanente, des installations rudimentaires de distillation d’alcool servent de lieu de retraite pour plusieurs Lushois. Par dizaines, des jeunes désœuvrés, des employés journaliers de diverses usines, des travailleurs d’entreprises publiques insuffisamment et irrégulièrement rémunérés se fixent rendez-vous sous des paillotes, dans des cabanes destinées à la consommation de l’alcool indigène appelé « Lutuku ». Là toutes les affaires se discutent: sport, politique, vies privées des personnes connues, … et beaucoup plus fréquemment, la bagarre clôture les causeries de ceux qui ne savent trouver un compromis après leur discussion.
Les maisons de Lutuku sont généralement tenues par des femmes souvent assez âgées, divorcées, veuves ou en mal de ressources et positionnement financier pour les charges qu’elles supportent. Elles gagnent leur pain quotidien au prix de la destruction de leurs yeux par la fumée des bois, des propos souvent désobligeants à supporter de la part des clients et des risques d’actes de vandalisme caractérisant les consommateurs du Lutuku. « la distillation et la vente du Lutuku est devenue ma seule source pécuniaire pour subvenir aux besoins de mes six enfants depuis la mort de leur père« , confirme Mamu Mwadi, cette veuve que j’ai trouvé derrière sa maison en pleine opération de distillation. Les autorités publiques ont plusieurs fois décidé de faire cesser ces activités à cause de leur nuisance sur la santé des consommateurs et fabricants, ainsi qu’à cause de leur trouble quant à l’ordre public. mais ces derniers ont fait fi de tout. «lorsque je prend l’alcool Lutuku, je me sent soulagé et même déchargé de tous problèmes qui me semble être difficiles à résoudre à cause de mes maigres moyens« , révèle Mr Bruno Kankolongo, fidèle client de Mamu Mwadi.
Quoi de plus souhaitable pour le buveur de pouvoir noyer ses soucis dans l’alcool à 250 Francs Congolais, soit près de 0,3 $US, si sa santé est hypothéquée?
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Posté par congoleo le 29 juillet 2010

La ville de Lubumbashi compte un bon nombre tenanciers des pharmacies qui n’ont pas qualité et compétence pour exercer la profession de pharmacien. Certains vendeurs des produits pharmaceutiques ne sont même pas capables de lire une ordonnance prescrite par un médecin.
Ceux qui ont reçu une formation appropriée tirent la sonnette d’alarme, mais en vain. « Les pharmaciens improvisés doivent arrêter car ils mettent des vies humaines en danger », déclare Mr. Nico Mwabilayi, pharmacien de formation. « Il faudrait qu’ils soient formés pour acquérir les compétences nécessaires », ajoute-t-il.
Implantées dans plusieurs coins de la ville, ces pharmacies de fortune ouvrent leurs portes tôt le matin les ferment tard dans la nuit. On y retrouve généralement des produits d’appoint comme l’Aspirine ou encore le Paracétamol. Pour quelques billets de plus, on peut même se procurer des produits normalement soumis au strict accord d’un médecin, sans avoir besoin d’exhiber quelconque ordonnance.
A Lubumbashi comme ailleurs en république démocratique du Congo, il n’y a pas besoins d’autorisations pour ouvrir une pharmacie. Tout le monde peut se lancer dans la vente de médicaments. Il suffit d’avoir de quoi acheter des produits pharmaceutiques chez les grossistes et ensuite les revendre au détail aux gagnepetits. Ainsi, des changements de carrière spectaculaires s’opèrent régulièrement. Aucune surprise donc lorsqu’un maçon ou encore un mécanicien se reconvertit en pharmacien.
« Ce n’est pas si compliqué que ça comme métier. Il suffit de lire ce qui est écrit sur l’ordonnance et de donner le produit correspondant au client », se défend Mme Jacqueline TSHALA, tenancière d’une petite pharmacie.
Certains parmi ces pharmaciens autodidactes poussent le bouton jusqu’à pratiquer des pansements, des injections et même des perfusions.
Au pays de la débrouille, tout est possible, même dans le domaine de la santé.
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Posté par congoleo le 8 juillet 2010

A Likasi, les jeunes perdent petit à petit leurs notions, déjà moindres, d’orthographe et de la grammaire Française, a force d’envoyer des « texto ». Ils coupent court des mots, font symbiose de lettres et chiffres pour en donner un sens. « jtm pr tt ntr vi. Gv etr fi2l pr tjr », pour dire : « Je t’aime pour toute notre vie. Je vais être fidèle pour toujours ».
L’écriture «texto » qui permet de gagner un peu plus d’espace lorsqu’on envoie les SMS, est devenue très courante autant chez les étudiants que chez les élèves. L’utilisation de ce style d’écriture fait que les usagers perdent l’habitude d’écrire normalement.
« Je me préfère envoyer des textos à mes potes. C’est moins cher, court et rapide. En plus, il n’y a pas besoin de tenir compte de l’orthographe », confie Lisette MASANGU. Consciente que son français s’appauvrit, cette jeune fille fait systématiquement appel au dictionnaire lorsqu’elle doit rédiger une correspondance normale. « J’ai de plus en plus de mal à écrire pleinement un mot quand on me demande de rédiger une lettre ou une dissertation à l’école », révèle-t-elle.
Cette montée en puissance de l’écriture « texto » n’arrange pas la situation des étudiants en quête d’emploi. Pour rédiger les lettres de motivation, ils sollicitent désormais leurs ainés qui ont gardé une bonne connaissance de l’orthographe et de la grammaire française. « C’est un exercice difficile pour moi de rédiger la lettre de demande sans fautes. L’orthographe de certains mots m’échappe », reconnaît Willy, étudiant en troisième année graduat. « Je garde jalousement le modèle d’une lettre écrite par un ami pour éviter d’être disqualifié à cause des fautes éventuelles dans demande », complète-t-il.
Au-delà de l’influence des messages texte, c’est le niveau même de l’éducation qui prend un sérieux coup. Avec des pratiques comme l’achat des syllabus, la corruption ou encore les points sexuellement transmissibles, c’est la notion même de l’effort qui disparaît pour laisser la place au langage des billets de banque.
Désormais, qui paie reçoit un diplôme, un bout de papier sur lequel il est marque « gradué » ou encore « licencié ». Une question qui se pose cependant : Que vaut ce bout de papier imprimé si les compétences ne suivent pas ? Est-ce à coup de diplômes achetés que cette jeunesse reconstruira le Congo ?
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Posté par congoleo le 8 juillet 2010
C
réée en 1910, la ville de Lubumbashi s’apprête à commémorer son centenaire. Parmi les habitants de cette ville, il y en a un qui l’a vu naitre. Monsieur David SHIMBA UMBA totalise 112 ans d’âge cette année. Cet ancien fonctionnaire de l’Union Minière du Haut Katanga est né le 18 septembre 1898 dans le territoire du Haut Lomami devenu Elisabethville sous la colonisation et actuelle ville de Lubumbashi.
Aujourd’hui, le doyen se souvient encore de son arrivée à Elisabethville, il y a un siècle. « En ce temps là on avait comme administrateurs Ngoïe Amato et aussi Kasongo Benoît qui étaient également agents de l’union minière. Nous vivions tous en ville, nous n’avions pas de communes comme aujourd’hui. Moi je n’avais pas fait de grandes études, mais nous avons été pris à l’union minière, l’actuelle Gécamines par les blancs pour le traitement du cuivre », raconte-t-il.
Fatigué, le vieil homme profite de l’affection de ses nombreux enfants et petits fils en attendant le dernier jour. Il compte à 74 petits fils, 233 arrières petits fils et 12 arrières-arrières-petits-fils. « C’est de notre intérêt d’être à ses côtés à chaque instants. Sa sagesse nous permettra aussi de vivre longtemps », confie Bijou Kamwanya, une de ses petites filles.
Quant au secret qui fait sa longévité, Mr. David SHIMBA parle du respect des 10 commandements de la bible. Le poids de l’âge ne l’empêche pas de lire sans lunette, d’écrire et de marcher seul.
Comme l’a dit un jour l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » Rencontrer cette bibliothèque vivante et vieille de 112 ans vivante a été très bénéfique pour moi. Dommage cependant qu’elle ne soit pas exploitée plus que ça.
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Posté par congoleo le 8 juillet 2010
L’autorité provinciale se sont lancé dans une guerre contre la vente de boissons dites de la mort. Les bourgmestres, sous la direction du ministre provincial de l’intérieur, s’attaquent ouvertement aux usines de production de l’alcool en petites bouteilles et en sachets qui tournaient à plein régime souvent la nuit à Lubumbashi.
Les responsables de ces usines ont été surpris en pleine production, les machines ont été arrêtées, le personnel évacué et les dépôts scellés. L’alcool contenu dans les emballages Double Punch, Splendeur, Boss ou encore Power Park a été confisqué.
Les voisins de ces usines qui se plaignaient de bruits assourdissants et des odeurs d’alcool poussent un ouf de soulagement.
Les petits revendeurs de ces liqueurs fortes qui se sont opposé à cette opération ont vu leurs dépôts détruits. Les agents de l’ordre ont embarqué tous les cartons de liqueur dans les véhicules sous le regard passif des propriétaires qui ne peuvent que pleurer leurs capitaux. Le plaidoyer de ces revendeurs s’inscrivait dans le cadre d’écouler leurs anciennes stocks : « C’est bien beau de prendre de telles mesures. Mais il fallait aussi tenir compte de la quantité qui nous restait à écouler, ce sont des grands capitaux qui sont calcinés se plaint Lambert Tshikala, revendeur à côté du marché Mzee Kabila.
Des tonnes des cartons de whisky ont été entassées dans les camionnettes et véhicules de transport en commun réquisitionnés pour vider tous les dépôts où se trouveraient les cartons de liqueurs.
Je ne peux que me réjouir de voir l’autorité urbaine s’attaquer ouvertement à ce fléau qu’est l’alcool dans les rues de ma ville, mais j’attends de voir cette opération Lubumbashi sans liqueur tenir dans la durée. Il faudra sans doute un peu de temps pour que les disciples de Bacchus qui ont réussi à passer à travers les mailles du filet et les policiers qui ont profité de l’occasion pour détourner une partie du stock d’alcool confisqué finissent de l’écouler.
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Posté par congoleo le 8 juillet 2010

Pour faire face à tous les frais académiques, certains étudiants de l’Université de Lubumbashi font le taxi-moto en dehors des heures de cours. Cette activité affranchit les pauvres étudiants qui sont souvent contraints de payer des frais d’études largement au dessus de leurs revenus.
Conduisant une vieille moto, Nono Elamenji s’arrête au moindre signal du client, le salue et lui prie de prendre place derrière lui. Avant de démarrer, le taximan demande courtoisement, avec un français impeccable, la destination de son client. Celui-ci comprend qu’il s’agit d’un étudiant. « Êtes-vous étudiant ou déjà diplômé universitaire ? », lui demande-t-il. « Je suis encore étudiant. Je passe chaque soir récupérer le casque chez mon oncle, je m’achète quelques litres de carburant, je vérifie les pièces de ma moto, puis je me lance sur la route », révèle Nono, qui parle aussi de la canalisation de ses recette journalières. «… ces petites collectes m’aident à payer les syllabus, transport e et autres… »
Sur la voie publique, ils se distinguent effectivement par leur respect du code de la route, mais également par leur courtoisie.
A choisir entre la moto et les études, je pencherais bien-sûr pour les études, la réponse est souvent la même pour tous les jeunes débrouillards « mais bien-sûr que je choisirais mes études. » Pour quels débouchés ? On verra plus tard… Ce qui compte, c’est pouvoir manger et payer les frais académiques. Le futur, on verra bien où il nous mène.
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