Posté par congoleo le 29 avril 2009

Le journaliste est la conscience morale de l’opinion publique et de la société civile. Il expose des faits susceptibles d’aider le public à accéder à la vérité. Il contraint ainsi les autorités politiques à la transparence. N’oublions jamais que la raison d’être du journaliste est la quête de la vérité. Il est en droit de dénoncer mais doit disposer de preuves irréfutables : c’est ainsi, notamment, qu’il aide à construire ou à renforcer la démocratie.
On nous a toujours dit que le rôle du journalisme était d’abord d’informer et ensuite de distraire. La mission éducative est essentielle, surtout dans les sociétés malades ou celles en pleine reconstruction qui n’offrent pas à tous ses membres un accès à l’instruction.
Le journaliste se doit d’être toujours un correspondant de paix – même en temps de guerre. Cela ne signifie pas dissimuler l’existence de conflits, mais les présenter de manière à faire réfléchir. Ainsi mise en forme, l’information contribue à identifier les racines du conflit pour tenter de les résoudre. Le correspondant de paix ne cherche pas le sensationnel, et ne mange pas au râtelier de la presse à sensation. Ses titres et ses textes vont dans le sens de la démocratie, de la tolérance, du pardon,de la valeur de la vie, de la dignité humaine et d’une certaine maturité dans l’approche des différences et des contradictions.
James Norbert
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Posté par congoleo le 24 avril 2009
Munis de mégaphones, sacs remplis de racines, ils sont facilement reconnaissables. Appelés “Docta” ou “Docteurs”, les charlatans ambulants sont de plus en plus nombreux sur les places publiques de la ville de Lubumbashi. Certains se déplacent à vélo, d’autres à moto et ils débouchent de tous les coins et quartiers pour converger vers le centre ville. “J’ai la solution pour tous les maux… Stérilité, impuissance sexuelle, hémorroïdes,…”, ces nouveaux guérisseurs disent apporter des solutions face à un système médical complètement en panne.
Consultation gratuite et thérapie avec des plantes, donc moins coûteuses, les “Docta” poussent le bouton jusqu’à présenter leur business comme une réelle alternative, salutaire face à des médecins congolais continuellement en grève parce que non payés.
Les avis sont partagés face à ce phénomène. Si certains considèrent que la croissance du nombre de ces médecins improvisés est un danger public, d’autres le voient comme un mal nécessaire. « Contrairement aux hôpitaux qui ne reçoivent que ceux qui ont beaucoup d’argent, les tradi-praticiens au moins sont accessible à tous », soutient Mme Junette, une des plus fidèles clientes des docteurs de la rue.
Un nombre assez important de gens se sont fait berner et ont réalisé bien après que les feuilles ou les racines qu’ils se sont donné la peine d’ingurgiter n’avaient aucune vertu thérapeutique. On peut se demander où sont les autorités censées légiférer sur ces pratiques. Les charlatans opèrent en toute quiétude et on ne peut même pas compter sur une justice elle-même au ralenti, pour poursuivre les responsables des dérapages qui ont des conséquences néfastes sur la santé de la population.
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Posté par congoleo le 23 avril 2009
Située à 120 Km de Lubumbashi, Likasi, ex Jadotville se trouve au cœur de la région minière de la province du Katanga, à proximité des montagnes de Mitumba et de Kundelungu. Appelée «ville des lumières », Likasi figurait parmi les villes les plus prospères du Congo et faisait rougir d’autres villes du pays. La vie de plus de la moitié de la population de Likasi dépendait exclusivement des activités dans des mines.
Depuis la dégringolade sans précédent des compagnies minières étatiques comme les GECAMINES, Likasi n’est plus que l’ombre d’elle-même. L’arrivée de dame la crise financière n’arrange pas les choses. Quelques rares entreprises ayant résisté s’enfoncent à leur tour.
Débrouillards nés comme tous les autres congolais, les habitants de cette ville trouvent des activités alternatives leur permettant de survivre. Mr Donatien Monga, ancien employé dans une mine a choisi la fabrication de charbon de bois. Ce sont les arbres qui entourent la ville qui en souffrent. « Étant père de famille, je n’ai aucune raison de croiser les bras et suivre la conduite de la fameuse crise », me lance-t-il.
Le déboisement occasionné par la prolifération de fabricants de charbon de bois est très mal vu par le ministère provincial de l’environnement, qui redoute des perturbations climatiques.
L’environnement est le dernier des soucis de ces ventres affamés qui n’ont pas d’autre source de revenus. Parler de préservation à ces gens est presque perçu comme une injure. Faut-il vraiment parler de problèmes environnementaux dont les conséquences se manifesteront plusieurs années plus tard à des gens qui ne sont même pas certains de trouver leur pain du lendemain ?
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Posté par congoleo le 23 avril 2009
La fermeture d’entreprises, les congés techniques, la crise économique ainsi que la nécessité de survie journalière des Lushois ont déversé un nombre important de personnes sur les rues. Mêlés dans les rues de la deuxième ville congolaise, badauds mais aussi et surtout des responsables de familles à la recherche du pain quotidien.
L’imagination et le courage ne manquent pas à ces gens qui ont compris que se plaindre ne leur apportera rien et que le seul moyen de s’en sortir c’est de recourir au fameux « Article 15 ». Courtage, escroquerie ou vol à l’arrachée, chacun choisit sa voie.
Parmi tous ces métiers de la débrouille, le commerce ambulant est le plus répandu. Cette manœuvre qualifiée de « pirate » est combattue depuis un certain temps par les autorités urbaines, au nom du désengorgement des avenues et du maintien de la propreté dans la ville. La police nationale profite de cette situation pour se lancer dans une chasse aux vendeurs. Rackets, arrestations et bastons sont fréquents.
Pas la peine de s’interroger sur la destination des marchandises confisquées lors des « Chasse aux marchés pirates ». Biscuits, maniocs, arachides grillés et autres vivres finissent dans les ventres des enfants des flics qui sont eux-mêmes obligés de se débrouiller, leur salaire de misère n’étant même pas versé régulièrement.
Que choisir entre la survie des Lushois et l’ordre public ? L’attitude des autorités locales est meurtrière à mes yeux dans ce pays dépourvu d’une politique sociale adéquate. Au lieu de mettre la charrue devant le bœuf, les autorités ne devraient-elles pas principalement se soucier du bien être de la population ?
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Posté par congoleo le 23 avril 2009
Ville frontalière située à 30 Km de Lubumbashi, Kipushi vivait, jadis, grâce aux activités de la Générale des Carrières et des Mines (Gecamines). Depuis la chute de cette dernière, la ville de Kipushi n’est à ce jour que l’ombre d’elle-même. Cette situation a contraint à la débrouillardise un peu plus de 3/4 de la population.
Pour survivre, certains, les hommes en majorité, font chaque jour 30 Km pour rejoindre la ville de Lubumbashi et essayer de trouver des petits “Jobs” (petits contrats de travail journaliers). Les autres; femmes et enfants, qui restent, se livrent au concassage manuel des graviers de la carrière du puits 5 au quartier Lumumba.
Avec leurs marteaux, pioches, bèches et brouettes, ces femmes et leurs enfants envahissent tous les matins la carrière, y travaillant sous un soleil de plomb. « Dans le devoir de faire vivre ma famille, j’accepte de passer pour concasseur », me confie Maman Claudine, une veuve de 46 ans que j’ai trouvé dans la carrière. Elle déplore le désintéressement, l’indifférence, et surtout le manque d’une politique d’encadrement pour les femmes de Kipushi de la part du gouvernement provincial.
« Voila maintenant, mes biceps sont semblables à ceux d’un catcheur de la WWE, suite au soulèvement régulier et quotidien de mon marteau et pioche », rajoute-t-elle.
Mr Bonny, président des creuseurs de la carrière, dénonce pour sa part les tracasseries perpétrés les agents des services de l’Etat comme; la division des mines et la police des mines. « Les taxes imposées avant l’évacuation des produits de la carrière pour la vente, découragent nos clients et donnent ainsi un autre coup fatal à la population de Kipushi. »
Alors que la misère a même déformé la morphologie des femmes de Kipushi, faut-il maintenir les taxes jugées colossales ou laisser la population bénéficier librement des ressources naturelles? Et puis, je me demande à quoi servent ces taxes alors qu’on sait bien que la population ne reçoit rien en retour.
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Posté par congoleo le 23 avril 2009
Souvent situées derrière des demeures des quartiers périphériques de Lubumbashi, noircies par la fumée permanente, des installations rudimentaires de distillation d’alcool de maïs servent de lieu de retraite pour plusieurs Lushois.
Par dizaines, des jeunes désœuvrés, des employés journaliers de diverses usines, des travailleurs d’entreprises publiques insuffisamment et irrégulièrement rémunérés se fixent rendez-vous sous des paillotes, dans des cabanes destinées à la consommation de l’alcool indigène appelé “Lutuku”.
Toutes les affaires se discutent dans ces lieux de rencontre un peu particuliers : sport, politique, vie des peoples, … Assez fréquemment, la bagarre clôture les discussions de ceux qui ne savent trouver un compromis après leur discussion. Les maisons de Lutuku sont généralement tenues par des femmes souvent âgées. Elles gagnent leur pain quotidien au prix des propos souvent désobligeants à supporter de la part de leurs clients et des risques d’actes de vandalisme caractérisant les consommateurs du Lutuku.
« La distillation et la vente du Lutuku est ma seule source de revenus », confirme Mamu Mwadi, veuve que j’ai trouvé derrière sa maison en pleine opération de distillation.
N’allez pas poser des questions sur la teneur en alcool de ce breuvage, personne ne saura vous répondre. Les autorités publiques ont plusieurs fois essayé en vain d’en interdire la vente, à cause de sa nuisance sur la santé des consommateurs et des fabricants. « Lorsque je prend du Lutuku, je me sent soulagé et même déchargé de tous problèmes qui me semble être difficiles à résoudre à cause de mes maigres moyens », confie Mr Bruno Kankolongo, fidèle client de Mamu Mwadi.
Quoi de plus facile pour le buveur Lushois de pouvoir noyer ses soucis du quotidien dans l’alcool à 250 Francs Congolais, soit près de 0,3 $US ? Les conséquences du lutuku sur la santé de ses consommateurs ne se font pas attendre longtemps. Et là, plutôt que de se contenter de noyer les soucis, cet alcool artisanal finit souvent par noyer aussi son consommateur.
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